NIEVA Michel
Né à Buenos Aires en 1988, Michel Nieva est romancier, poète, essayiste, chercheur et enseignant. Après des études de philosophie en Argentine puis aux États-Unis, il enseigne aujourd’hui les littératures latino-américaines à l’Université de New York. Sa fascination pour la science-fiction remonte à l’adolescence et l’accompagne tout au long de sa vie, tant est si bien que, des années plus tard, il écrit des scénarios pour des jeux-vidéo. Il s’initie à l'écriture en 2011 avec un recueil de poèmes, Papelara de reciclaje, avant de publier ¿Sueñan los gauchoides con ñandúes eléctricos? où il questionne, à travers le motif de l’humanoïde, comment la violence politique déshumanise certaines communautés. Digne héritier de Philip K. Dick et Junji Itō, Michel Nieva est nommé, en 2021, par le magazine Granta parmi la liste des meilleurs jeunes auteurs de langue espagnole du XXIe siècle. L’année suivante, sa nouvelle El Niño dengue remporte le Prix américain O. Henry, récompensant chaque année les meilleures nouvelles écrites ou traduites en anglais. L'œuvre de Michel Nieva est traduite pour la première fois en français en 2024, avec la parution du roman L’Enfance du monde. La Science-fiction capitaliste aux éditions Bourgois. Cette dystopie imagine l'effondrement de l’Amérique du Sud dans un univers résolument radical et excentrique, maillé aux codes du cyber punk. Avec cette démarche littéraire, Michel Nieva insuffle ainsi un vent d’air frais sur la littérature traditionnelle argentine.
Bibliographie
L'Enfance du monde suivi de La Science-fiction capitaliste, trad. par Sébastien Rutés, Bourgois, 2024
Résumé de l'œuvre
L'Enfance du monde suivi de La Science-fiction capitaliste, Bourgois, 2024
Dans une Argentine profondément métamorphosée par le changement climatique et l’ultralibéralisme, un jeune garçon au corps de moustique est harcelé par ses camarades de classe à cause de sa difformité, de sa différence. Né d’une mère qui se tue au travail et d’un père absent, « l’enfant dengue » n’a d’autres choix que de se résoudre à son sort… ou de changer, radicalement, ce qu’il est au monde.
En quelques pages, les destins s’entremêlent pour nous montrer une société dans toute sa splendeur et sa décadence. Ce futur étrange, où le numérique se fond parfois au réel, nous confronte aux vérités qui dérangent, tout en abordant des questions et des thèmes universels : l’identité, la famille, l’argent et, surtout, la violence. Car c’est elle le fil de ce récit : violence subie, violence donnée, elle est la peine et la rage de cette société. Héritier d’Ursula K. Le Guin, de Philip K. Dick et de Junji Itō, Michel Nieva tisse dans ce court roman une fiction spéculative excentrique, résolument politique, qui flirte avec le réalisme magique.
Dans La Science-fiction capitaliste, Michel Nieva interroge la place actuelle de la science-fiction dans nos sociétés contemporaines, ou plutôt la manière dont certains de ses grands concepts ont pu à la fois imposer une certaine vision du futur dans l’imaginaire collectif, tout en donnant aux puissants seules les clés de l’avenir. Une déambulation passionnante, directe et radicale.
