Marie Darrieussecq

Née en 1969, Marie Darrieussecq est une autrice et traductrice française. Après des études rue d’Ulm à l’École Normale Supérieure, elle obtient son agrégation en Lettres modernes. Elle publie son premier ouvrage Truismes aux éditions P.O.L en 1996 : le livre est un succès public et critique, et sera traduit dans une quarantaine de langues.

En 2011, elle publie Clèves chez P.O.L, qui, selon Virginie Despentes, « fonctionne comme un remonteur de moments, ni oubliés, ni occultés, mais jamais consultés, jamais célébrés » (Le Monde des Livres, 2011). Son roman Il faut beaucoup aimer les hommes, publié en 2013 dans la même maison d'édition, remporte le prix Médicis.  

Son dernier livre, Pas Dormir, sort aux éditions P.O.L en 2021. 

Bibliographie

Truismes, P.O.L, 1996

Naissances des fantômes, P.O.L, 1998

Le Bébé, P.O.L, 2002

Le Pays, P.O.L, 2005

Le Musée de la mer, P.O.L, 2009

Clèves, P.O.L, 2011

Il faut beaucoup aimer les hommes, P.O.L, 2013

La Mer à l'envers, P.O.L, 2019

Pas dormir, P.O.L, 2021

RETROUVEZ-MOI SUR CES ÉVÉNEMENTS

oeuvre

Résumé de l'œuvre

Dans ce récit partiellement autobiographique, Marie Darrieussecq raconte les insomnies chroniques auxquelles elle est en proie depuis de longues années. Elle nous livre ses tentatives vaines de médication, d’exercices physiques, de méditation ou de chamanisme pour trouver le sommeil, mais rien n’y a fait. En filigrane, l’autrice pose la question de ce qui ne dort pas quand elle ne dort pas, en s’appuyant sur la littérature de nombreux auteurs tout aussi insomniaques : « Woolf ! Gide ! Pavese ! Plath ! Sontag ! Kafka ! Dostoïevski ! Darwich ! Murakami ! Césaire ! Borges ! U Tam’si ! Sur tous les continents, la littérature ne parle que de ça. Comme si écrire c’était ne pas dormir. »

Pas dormir, P.O.L, 2021

Extrait de l'oeuvre

Mais Jean Valjean aussi est la proie de l’insomnie, elle le rend visionnaire jusque dans les égouts, et prend la forme d’une tempête sous un crâne d’où il sort grandi. L’insomnie, chez Valjean, c’est la conscience même. Elle ennoblit l’ancien forçat.

Certes, il ne faut pas être bagnard pour deviner qu’on dort moins bien aux galères que chez Diane de Maufrigneuse. Et nous connaissons tous les insomnies de stress ou d’abus, un train à prendre trop tôt qui nous tient aux aguets, un café pris trop tard qui nous laisse excité... Mais l’insomnie, « la vraie », n’a que faire des conditions objectives et traverse toutes les classes sociales. « On veille quand il n’y a plus rien à veiller et malgré l’absence de toute raison de veiller », écrit Levinas, pour qui l’insomnie, dans De l’existence à l’existant, est du domaine de la métaphysique. 

Librairie

Le Grain des Mots -