DAOUD Kamel

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Photo Kamel Daoud
©Francesca Mantovani

Né en 1970 à Monstaganem, Kamel Daoud est un écrivain et journaliste algérien. Connu pour son écriture incisive et son engagement intellectuel, il constitue une voix influente du monde francophone contemporain. Après des études de lettres, Kamel Daoud devient journaliste et collabore pendant de nombreuses années avec le journal Le Quotidien d’Oran, dont il a été rédacteur en chef. Ses chroniques, mêlant critique sociale et politique, sont reconnues à l’international, mais elles suscitent également des controverses, dans un contexte où la liberté d’expression est menacée en Algérie. Son premier roman paraît en 2013 : Mersault, contre-enquête revisite L’Étranger d’Albert Camus en adoptant le point de vue de l’Arabe anonyme tué par Meursault. Ce roman, écrit dans une langue à la fois poétique et puissante, questionne l’identité, la mémoire coloniale et les silences de l’Histoire. Il connaît un immense succès et remporte plusieurs prix prestigieux, dont le Prix Goncourt du premier roman en 2015. Kamel Daoud est également l’auteur de nombreux essais et chroniques dans lesquels il aborde des problématiques contemporaines comme le rapport au religieux, la liberté individuelle ou encore les héritages postcoloniaux. Il est une figure intellectuelle engagée, tant admirée pour son courage que contestée pour ses prises de position. Son dernier roman, Houris, publié en 2024 chez Gallimard remporte le prix Goncourt. À travers cette œuvre, le lecteur plonge au cœur de la “décennie noire” algérienne (1992-2002), période profondément marquée par une guerre civile sanglante.  

Bibliographie

  • Mersault, contre-enquête, Actes Sud, 2013 
  • Zabor ou Les Psaumes, Actes Sud, 2017 
  • Mes indépendances : chroniques 2010-2016, Actes Sud, 2017 
  • Le Peintre dévorant la femme, Stock, 2018 
  • Houris, Gallimard, 2024 
Couverture Houris, Kamel Daoud

Résumé de l'œuvre

Houris, Gallimard, 2024

« Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l’histoire d’une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant. »  

Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d’indépendance, qu’elle n’a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu’elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix. 
Son histoire, elle ne peut la raconter qu’à la fille qu’elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l’a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être.