Emmanuelle Bayamack-Tam
Née en 1966, Emmanuelle Garino est une romancière et femme de lettres française. Elle a pour nom de plume Bayamack-Tam (patronyme de son premier mari), mais publie aussi sous le pseudonyme de Rebecca Lighieri. Agrégée de lettres modernes, elle publie son premier ouvrage en 1994, un recueil de nouvelles intitulé 6P. 4A. 2A. aux éditions Contre-pied. Son premier roman, Rai-de-cœur, paraît deux ans plus tard aux éditions P.O.L, qui publiera la grande majorité de ses ouvrages à suivre. Son roman Arcadie, publié chez P.O.L en 2019, remporte le prix du Livre Inter.
Emmanuelle Bayamack-Tam reçoit le prix Médicis 2022 pour son roman La Treizième heure, publié chez P.O.L la même année.
Bibliographie
Sous le nom de Emmanuelle Bayamack-Tam (sélection)
6P. 4A. 2A., Contre-pied, 1994 (recueil de nouvelles)
Rai-de-cœur, P.O.L, 1996
Tout ce qui brille, P.O.L, 1997
Une fille du feu, P.O.L, 2008
Si tout n’a pas péri avec mon innocence, P.O.L, 2013
Je Viens, P.O.L, 2015
Arcadie, P.O.L, 2019
La Treizième Heure, P.O.L, 2022
Sous le nom de Rebecca Lighieri (sélection)
Husbands, P.O.L, 2013
Les Garçons de l’été, P.O.L, 2017
Il est des Hommes qui se perdront toujours, P.O.L, 2020
Résumé de l'œuvre
Lenny est le leader charismatique de l’Église millénariste de la Treizième heure. Il est aussi le père de Farah, adolescente, qui a toujours connu cette Église millénariste un peu spéciale : féministe, queer, animaliste, fondée après le départ de sa mère Hind, grand amour de Lenny. Ce roman à plusieurs voix nous livre une histoire audacieuse, articulée autour de grands thèmes de société traités avec justesse et élégance : l’identité de genre, l’angoisse sociale d’une fin du monde si redoutée, l’espoir et la création de modes de vie alternatifs.
Extrait de l'oeuvre
Quelque temps plus tard, Rimbaud achève d’achever mon père, ou plutôt de le rallier au camp de la beauté convulsive – Glaciers, soleils d’argent, flots nacreux, cieux de braise… Là encore, il voudrait pouvoir s’isoler, emporter loin de la salle de classe l’énigme indéchiffrable de son émotion au lieu d’en subir la dissection formelle. Attention, mon père n’a rien contre le savoir scolaire, au contraire : simplement il sent bien que l’élucidation arrive trop tôt et qu’il lui faudrait un temps de recueillement avant de scander des alexandrins. Qu’importe, le miracle a eu lieu et il dure encore puisque mon père a fait de la poésie le feu central de notre théologie et de notre liturgie – ce qui ne nous empêche pas de divulguer peu ou prou le même message que Jésus, en plus écologiste, en plus féministe et en plus queer.