Colin Niel
Né en 1976, Colin Niel est un romancier français. Diplômé en ingénierie agronome et génie rural, il a travaillé plus de dix ans dans la protection des forêts. La Guyane et la forêt amazonienne servent de toile de fond à quatre de ses romans (Les Hamacs en carton, Ce qui reste en forêt, Obia et Sur le ciel effondré), mettant en scène le capitaine André Anato, un gendarme en quête de ses origines. Son roman Seules les bêtes, publié chez Le Rouergue en 2017, est adapté au cinéma par Dominik Moll en 2019.
Colin Niel est le lauréat de plusieurs prix littéraires, parmi lesquels le prix Landerneau-Polar, le prix Polar Michel Lebrun, ou le prix Ancres Noires (2014 et 2017).
Bibliographie
Les Hamacs en carton, Le Rouergue, 2012
Ce qui reste en forêt, Le Rouergue, 2013
Obia, Le Rouergue, 2015
Seules les bêtes, Le Rouergue, 2017
Sur le ciel effondré, Le Rouergue, 2018
Entre fauves, Le Rouergue, 2020
Darwyne, Le Rouergue, 2022
Résumé de l'œuvre
Dans un bidonville situé à la limite de la jungle amazonienne, Darwyne Massily, un petit garçon de dix ans légèrement handicapé, vit avec sa mère Yolanda, qu’il adore au-delà de tout. Un signalement à la protection de l’enfance amène Mathurine, travaillant à la protection de l’enfance, à reprendre le dossier de Darwyne et Yolanda, alors que cette dernière, au centre de la convoitise par bon nombre d’hommes dans la région, semble être une mère irréprochable.
Extrait de l'oeuvre
Debout à côté d’elle dans son pantalon noir, il détaille ses gestes, le mouvement de ses mains dressées vers le faux plafond, le va-et-vient de sa tête au rythme de la musique. Les traits de son visage, oreilles yeux nez, cheveux tirés en un chignon impeccable. Ses bijoux et ses ongles vernis, aussi. Rien à faire, Darwyne a beau y penser, observer d’autres femmes lorsque bidon en main il patiente à la source, la mère, il la trouve magnifique. Une mère comme celle-là, c’est certain, il n’y en a qu’une seule à Bois Sec, et peut-être même dans le monde entier, il se dit parfois. Il suffit de voir comment la regardent les autres fidèles, d’ailleurs, les hommes en chemises à fleurs, les femmes dans leurs jupes grises, les enfants tout aussi apprêtés. C’est un peu comme si c’était elle qui dirigeait le culte et non la pastoresse dans son costume bleu électrique, là-bas sur l’estrade. L’adoration, personne ne la chante avec autant de ferveur qu’elle. Sa foi, il n’y en a pas un qui se risquerait à la mettre en doute.