Clément Bénech
Né en 1991, Clément Bénech est un écrivain et journaliste français. Après une licence en lettres modernes et un passage par l’Institut de Journalisme de Bordeaux Aquitaine, il devient un chroniqueur régulier de la revue Vents contraires (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point), il publie régulièrement dans Décapages et collabore également à La Cause littéraire et Libération. Il publie son premier roman en 2013, L’Été slovène, chez Flammarion : le livre est sélectionné pour plusieurs prix littéraires (notamment le Prix Orange du Livre).
Son dernier ouvrage, Un vrai dépaysement, sort chez Flammarion en janvier 2023.
Bibliographie
L’Été slovène, Flammarion, 2013
Lève-toi et charme, Flammarion, 2015
Un amour d’espion, Flammarion, 2017
Une essentielle fragilité, Plein Jour, 2019
Un vrai dépaysement, Flammarion, janvier 2023
Résumé de l'œuvre
Romain d’Astéries, jeune enseignant fraîchement diplômé, décide de rompre avec la tradition familiale bordelaise. En quête d’aventure, il ambitionne de mettre au point de nouvelles techniques pédagogiques aux antipodes du rigorisme de sa famille bourgeoise : il demande sa mutation en Guyane. Suite à un bug informatique, Romain atterrit dans un petit collège de la campagne auvergnate, et va se confronter au scepticisme de ses élèves face à ses méthodes d’enseignement innovantes.
Extrait de l'oeuvre
Romain prit une grande inspiration, et caressa de la paume le garde-fou métallique du pont neuf.
— Je crois que nous ne parlons plus la même langue... C’est vous qui m’avez appris à parler, et pourtant nous ne parlons plus la même langue, je m’en rends compte en ce moment même... Vous savez, aujourd’hui, nous sommes le 21 juin, c’est la Fête de la musique, et j’aurais aimé aller écouter un concert au VOID, place de la Victoire, mais non...
— Tu aurais raté l’inauguration du pont de ton frère ?! s’exclama madame d’Astéries, indignée.
— Peut-être, pourquoi pas ? Cela m’aurait fait une journée entière sans parler de pont, de pont du soir au matin... Passe encore que je sois le vilain petit canard de la famille, le seul à ne pas manier les nobles matériaux, seulement les très douteuses idées... « Oh, ça, c’est encore Romain, avec ses idées ! » Eh oui, c’est bizarre, une idée, ça ne se touche pas... Ça ne se mesure pas... Ça ne se vend pas au kilo... On ne peut pas lui donner un coup de truelle pour la remettre droit... Passe encore, passe encore... Les blagues continuelles sur Romain le blondinet, le fils du facteur, passe encore...
— Mon grand-père était blond vénitien ! Pour la millième fois ! s’étrangla madame d’Astéries.