AHMAD Aeham
Né en 1988 à Yarmouk (camp de réfugiés palestiniens situé à proximité de Damas) Aeham Ahmad est un pianiste et compositeur syrien. Surnommé le “pianiste de Yarmouk”, il s’est fait connaître pour avoir joué du piano au milieu des ruines de sa ville dévastée par la guerre. Issu d’une famille mélomane, Aeham Ahmad commence très jeune à apprendre le piano, encouragé par son père, fabricant d’instruments. Malgré les difficultés liées à la guerre civile syrienne, il poursuit sa passion pour la musique et rentre au conservatoire de Damas. Lorsque la guerre atteint Yarmouk en 2012, transformant le camp en zone de conflit, gangrénée par la famine, la musique devient alors pour Aeham Ahmad le moyen d’une lutte pacifique. Installant son piano sur une charrette, il joue dans les rues détruites. Ses performances, filmées et diffusées sur Internet, attirent l’attention du monde entier. En 2015, il est contraint de fuir la Syrie et entame un périple qui le mène en Europe, où il obtient finalement l’asile en Allemagne. Depuis, Aeham Ahmad poursuit sa carrière musicale, se produisant dans de nombreux pays, en mêlant musique classique, chants traditionnels arabes et compositions personnelles. Ses concerts portent un message de paix, de solidarité et de résilience. En 2016, il publie une autobiographie, Le Pianiste de Yarmouk, dans laquelle il raconte son enfance, son engagement musical et sa fuite. Recevant un large écho international, ce récit poignant témoigne de la puissance de l’art face à une barbarie absurde. Par son talent et son histoire, il incarne l’espoir d’un avenir meilleur et est un symbole de résistance au-delà des horreurs de la guerre.
Bibliographie
- Le Pianiste de Yarmouk, La Découverte, 2018
Résumé de l'œuvre
Le Pianiste de Yarmouk, La Découverte, 2018
Un jeune homme joue et chante au milieu des décombres et des maisons éventrées.
La photo, prise à Yarmouk, ville de réfugiés palestiniens de la banlieue de Damas, a fait le tour du monde.
Ce musicien est devenu un symbole d'humanité face à la guerre. Après avoir enduré avec dignité les souffrances du conflit syrien, celui que l'on surnomme désormais le " pianiste des ruines " a finalement dû se résoudre à prendre le chemin de l'exil : en guise d'avertissement, Daech avait brûlé son piano... Partageant le sort de milliers d'autres, il a ainsi connu la séparation d'avec sa famille, la périlleuse traversée de la Méditerranée, l'éprouvante route des Balkans, puis l'arrivée en Allemagne.
Dans cette autobiographie bouleversante, Aeham Ahmad raconte son enfance de Palestinien en Syrie, son apprentissage de la musique au sein d'une famille talentueuse, jusqu'à la révolution de 2011, bientôt engloutie par la guerre. Un éclat d'obus le blesse à la main. Bravant la peur, il décide alors de jouer dans la rue, se laissant filmer pour témoigner de la résistance qui subsiste, obstinée, dans la ville assiégée. Car ce livre a une portée politique. Il dénonce la violence extrême, les exactions du régime d'Assad comme celles des djihadistes, mais il rappelle aussi la précarité du peuple syrien et le destin tragique de tous les réfugiés. Un requiem en hommage aux victimes et une ode à la musique.
